A contre-temps
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On l'attend toute l'année, imaginant les scénarios les plus fous. Mais voilà, cette année en a décidé autrement, l'automne corse ne sera pas orageux. Une longue attente ponctuée de frustrations pour l'amateur de colères célestes que je suis. C'était sans compter sur cette année 2011 qui n'en finit pas de jouer avec les tradtions climatiques. Après un orage automnale en mars, un été sans orage en montagne, un mois de novembre en tee-shirt, voilà que décembre nous sert un orage qu'on aurait plutôt attendu en octobre ou le mois passé. Mais il ne faut pas longtemps pour réveiller un chasseur d'orage. Les prévisions étaient encourageantes, la réalité a dépassé les espérances.

 

Rendez-vous est donc pris ce dimanche 11 décembre. Une dégradation se profile par le Sud-Ouest et devrait nous gratifier d'orages peu mobiles en soirée à proximité du littoral. A vrai dire, tout commence plus tôt que prévu. C'est en début d'après-midi que les premières cellules se forment à l'entrée du golfe d'Ajaccio, se dirigeant rapidement vers les Iles Sanguinaires. Oui mais voilà. C'est dimanche, et je suis bloqué au travail. Tout l'après-midi, j'observe plus ou moins avec dépit la foudre se déchaîner à une dizaine de kilomètres de moi, sans pouvoir m'en approcher. Une torture digne des plus durs supplices chinois. Je me résigne en me disant que mon heure viendra peut-être ce soir, une fois libéré des contraintes qui me retiennent.

 

Au fil de l'après-midi, une ligne orageuse perpendiculaire à la côte s'est formée quelques dizaines de kilomètres au large. Elle se régénère sans cesse mais peine à gagner le littoral. Quelques pluies s'aventurent dans le golfe d'Ajaccio, parfois accompagnées d'une lueur ou deux, mais tout celà est anarchique. Pourtant, je décide de partir vers l'Ouest de la ville, la ligne orageuse devant finir par nous croquer. Après avoir observé les évènements une ou deux heures à la sortie d'Ajaccio, avalée une pizza en compagnie de mon compère de chasse, je me décide finalement à poursuivre ma route vers les Iles Sanguinaires, afin d'essayer de sortir une image correctement composée, même si la foudre est encore bien timide. Une intuition salvatrice, puisqu'alors que je suis sur le chemin, une cellule se forme tout près des îles. J'arrive juste à temps pour saisir les premiers éclairs qui tombent déjà tout près:

 

 

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L'orage ne m'a pas attendu. Fébril, je pointe l'appareil photo vers la presqu'île de la Parata et les Iles Sanguinaires. (11/12/2011 - Corse)

 

 

Après des semaines et des mois de disette kéraunique, c'est l'abondance. 2, 3, 4 et parfois jusquà 6 impacts de foudre se produisent de manière simultanée. S'en suivent des coups de tonnerre fracassants.

 

 

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Les cieux se déchaînent. Ici, quatre impacts (au moins, d'autres s'étant peut-être produit hors champ) s'abattent simultanément derrière la Parata (11/12/2011 - Corse).

 

 

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Ceux-là tombent sûrement tout près de la tour génoise de la Parata (11/12/2011 - Corse).

 

 

L'orage semble vouloir passer juste derrière la petite colline qui me sépare de l'horizon Nord-Ouest. Je continue d'espérer un éclair juste devant moi.

 

 

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Ca tombe vraiment pas loin, mais malheureusement derrière la colline. Les gouttes de pluie sont illuminées par le puissant éclair (11/12/2011 - Corse).

 

 

Désormais, la foudre s'abbat derrière moi. Je gagne rapidement une petite piste menant à un point de vue sur la mer, en direction du Nord-Ouest:

 

 

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L'orage lâche ses dernières décharges sur la mer et s'en va mourir vers le golfe de Lava (11/12/2011 - Corse).

 

 

L'orage décline alors qu'il rentre dans le golfe de Lava...

En tout et pour tout, le festival kéraunique aura duré près de trois quarts d'heure, ce qui est assez considérable si l'on considère que je ne me suis pas vraiment déplacé. Toutes les trente secondes, le ciel se déchargeait à travers de multiples coups de foudre. Il s'agit très probablement d'un des orages les plus esthétiques que j'ai pu rencontrer ici en Corse. De quoi se coucher avec le sourire, des images plein la tête...

 

 

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