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Septembre. Blasé de ce ciel désespérément bleu. Il n'y pas que le regretté Brassens à qui le beau temps fait grincer les dents. Et les mois d'été sont un long chemin à parcourir pour le passionné d'orage en Corse. Et peut-être encore plus cette année où même la montagne a du faire face à la sécheresse.

Alors quand les modèles s'agitent, on n'ose y croire. On est fébrile. On se dit que non, il est encore trop tôt. On a oublié le bruit et l'odeur de la pluie, avec ce sentiment que ça n'arrivera plus jamais. Et pourtant...

Ce 4 septembre restera comme le premier jour où l'automne aura fait vaciller cet été sans fin.

Tout a commencé en milieu de journée, avec l'arrivée d'une perturbation pluvio-orageuse par le Sud, sortant les pluviomètres de leur lourd sommeil. Mais voilà que je suis coincé au travail. J'enrage un peu de ne pas pouvoir profiter pleinement du spectacle. Pour autant, les millimètres s'accumulent mais l'activité électrique reste faible.

17h30. La fin de journée approche. La perturbation s'échappe par le nord et l'est de l'île, mais quelques petites cellules orageuses gagnent par l'ouest. L'une d'entre elle attire mon attention. Elle semble plus généreuse que les autres, notamment en terme d'activité électrique. Elle file droit vers le golfe de Sagone. Je contacte mon ami Pierre, féru de temps méchant comme moi, et nous voilà partis. Finalement, les minutes passant, l'orage semble se diriger vers la rive Sud du golfe de Sagone. C'est donc au-dessus de Pevani que nous décidons de nous arrêter, avec un très beau point de vue au-dessus de la mer. L'orage approche lentement, semant les traditionnels doutes qui viennent lors de l'attente. L'activité électrique se produit assez loin en mer, du moins bien trop loin pour espérer quelques prises de vue. Au fur et à mesure que l'orage s'approche, une structure suspecte se met en place, avec un nuage-mur bien défini. Un petit air d'orage des Grandes Plaines. Soudain, un impact de foudre s'abat tout près de nous, assez loin en avant de l'orage.

C'est alors que tout va s'accélérer. La cellule s'approche de notre position et la foudre se déchaîne sous nos yeux, dans une ambiance fabuleuse. Le tonnerre est fracassant.

Les derniers impacts se produisent encore plus près, à quelques centaines de mètres à peine en contrebas, mais hors cadre. On en mène pas large. L'orage finit par se déverser sur nous, ce que signera sa mort. A l'arrière, le soleil couchant illumine les quelques petites averses qui circulent au large.

En soirée, un autre orage touchera la région ajaccienne, mais sans qu'il soit possible de sortir une image correcte.

A quand le prochain?